La pura vida

Puerto Morelos est un ancien petit village de pêcheurs du côté de la péninsule du Yucatan, au tout début de Quintana Roo. C’est aussi le début de la Riviera Maya, heureusement juste avant que ne débute l’alignement spectaculaire de ces trop nombreux tout inclus qui polluent littéralement le paysage de la côte est mexicaine. C’est la destination que j’ai choisie – en mode autonome – pour aller débuter 2017 au soleil.

Le charme d’une location décentrée

Bien que le village ait conservé un certain charme, on ne tombe pas en extase devant l’architecture des maisonnettes entourant le zocalo. Ici, pas beaucoup de couleurs et déjà un peu trop d’américanisation dans les échoppes attrape-touristes du quadrilatère. Heureusement qu’il y a le Pier, la tour penchée et la malecon (jetée) où les familles mexicaines se rassemblent du matin au soir, piquant une tête dans la mer des Caraibes entre deux gorgées de Sol. Les petits bateaux de pêche y sont nombreux à vous offrir la virée vers le récif de corail (le deuxième plus grand au monde) dont on aperçoit au large la lame d’écume. Sur le quai, les locaux pêchent le moharra, le tad-xic (en maya), le mulet ou le tilapia. Côté plage, on préférera définitivement celles de Tulum, plus au sud, ou celles de Mahuahal, encore plus bas.

Ce que j’ai aimé ? Avoir loué une propriété privée légèrement décentrée avec piscine, hamacs et tout ce qu’il faut pour relaxer – y compris chef et massothérapeute à domicile – , tout ça à quelques coups de pédale du village, vélos fournis. La Casa Noella était l’endroit parfait pour un petit farniente après la frénésie du temps des Fêtes. Située directement sur la plage, la maison offre tout le confort nécessaire en plus de vues splendides sur des levers de soleil spectaculaires.  Les maisons  (il y en a 4) sont gérées par Michel, un québécois fort sympathique et avenant. Notre casa était définitivement the best. (La suite en cliquant sur le lien suivant).

À voir autour

Si l’envie vous prend de faire un peu de shopping ou de vous éclater « en ville », sachez que Playa del Carmen est à 30 minutes de voiture. Nous avons plutôt choisi de suivre Michel qui nous a amenés « dans l’arrière pays », direction Ruta de los Cenotes. Nous voilà en pleine jungle. La densité est telle qu’aucune lumière ne parvient à éclairer réellement le cenote où l’on s’arrête le temps de se prendre pour Tarzan et Jane en s’accrochant aux lianes surplombant le bassin d’eau turquoise. Au retour, Michel nous amène dans un lieu secret impossible à repérer de la route puisqu’aucune enseigne ne peut nous laisser imaginer ce que nous allons trouver au fin fond de cette jungle sauvage. Je vous le donne en mille ! Au bout d’une route en méandres sur laquelle on peut s’attendre à voir surgir un crocodile à tout moment, se dessine un imposant bâtiment de pierres aux lignes contemporaines. Ce n’est qu’en pénétrant à l’intérieur qu’on découvre toute la beauté et l’immensité des lieux. Devant nous se déploie un immense terrain de polo aux pelouses d’un vert intense, en plein milieu de la jungle. Nous sommes au célèbre club privé El Rey, un endroit paradisiaque que les vrais amateurs de polo de partout dans le monde rêvent de fréquenter.  Au moment de notre visite, l’endroit est désert. Sur la terrasse au toit de paille surplombant les pelouses, on n’a pourtant qu’à fermer un peu les yeux pour s’imaginer le brouhaha qui règne ici lors d’un tournoi. On s’imagine les belles avec leurs grands chapeaux sirotant un cocktail. On entend presque le bruit sourd des sabots des chevaux parcourant l’espace au galop. L’endroit est absolument magique. Sans Michel, impossible de retrouver le chemin. C’est secret et c’est voulu comme ça.

Une destination gourmande

Pour ceux qui aiment le poisson frais, bingo! Vous passez une semaine? Vous aurez l’embarras du choix entre les restos de fruits de mer et ceux de viandes grillées à point; les restos de pastas fraîches et ceux typiquement mexicains avec enchiladas, tacos et tout le tralala. Vous envisagez passer plus de temps ? Vous risquez un peu de tourner en rond.

Voici donc mes meilleures adresses:

  • El Merkadito: on dirait une poissonnerie: on entre d’abord par les cuisines côté rue pour découvrir un resto en bord de mer fort sympa. Au menu (des plus intéressants), le seabass remportait de loin la palme, frôlant la perfection.
  • Taninos: pour diner dans un jardin secret bien caché au fond d’une cour. On l’essaie le mardi, quand le blues est à l’honneur. La pieuvre grillée, succulente.
  • Bianco: voisin du El Merkadito. Un resto de plage tout en blanc avec musique lounge. Excellente pizza aux anchois.
  • Los Gauchos: resto argentin à côté de l’église. Ambiance des plus sympathiques.
  • Un Abraccio: sur l’avenue Ninos Heroes. Pour un déjeuner de crêpes au jardin, servies avec miel du Yucatan et bons petits cafés italiens.
  • Café Amancia: pour le petit accent parisien de la serveuse et la saveur des bons cafés – croissants.
  • El Pirata: pour la gentillesse de Claire, la proprio belge et pour ses burgers raffinés servis avec frites… belges, bien sûr. Les meilleures!
  • Spaghettino: sympathique, ambiant, un peu décentré (passé le surfait Chumichuri), un endroit à la fois ludique, rustique et contemporain…oui oui. Amateurs de pâtes et de bons vins, un incontournable
  • Unico Beach: pour le 5 à 7. On prend place autour du bar (sur les balançoires) ou sur la plage et on profite des bands live, selon le jour de la semaine.

J’ai aimé Puerto Morelos. Mais je préfère depuis toujours la beauté plus authentique de la côte ouest, celle où les surfeurs de partout viennent affronter les déferlantes du Pacifique. J’aime ses petits villages colorés, bien typés,  où les tables des petits restos et cafés s’alignent dans le sable de rues étroites où les locaux viennent encore s’attabler. Pourquoi Puerto Morelos alors ? Parce que c’est plus proche et qu’en quatre heures de vol, de Montréal, vous voilà les fesses dans le sable, un mohito au bord des lèvres en train d’observer une pieuvre bien fraîche se faire rôtir la couenne sur le bbq.

Publié le : 10 février 2017 | Auteur: | Catégories : Carnets de voyage, Éditorial | Tags: , , , , , , | 0 commentaire »

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

*

* Copy This Password *

* Type Or Paste Password Here *

Vous pouvez utiliser ces balises et attributs HTML : <a href="" title=""> <abbr title=""> <acronym title=""> <b> <blockquote cite=""> <cite> <code> <del datetime=""> <em> <i> <q cite=""> <strike> <strong>