Le yoga à Bali

Il  règne à Bali une ambiance que l’on qualifie à juste titre de Bali spirit. Ici, le yoga et la méditation font partie du quotidien. Bienvenue dans le monde des grands esprits.

Texte paru dans le magazine Découvertes-  Dossier Voyager et Apprendre – Automne 2011

Au cœur de l’archipel indonésien, Bali se déploie sur plus de 5 000 kilomètres carrés où  vivent plus de trois millions d’habitants, pour la majorité hindouistes. Les traditions et les nombreux rituels hindous  procurent à la bien nommée Ile des Dieux une aura toute particulière. Autour d’un riche patrimoine culturel et religieux, les banjars (village en balinais) constituent une communauté en soi, soudée et organisée autour de temples où se multiplient les cérémonies. On compte à Bali plus de 130 jours de cérémonies par an. Tous les jours, trois fois par jour, on distribue des offrandes – faites de fleurs, de fruits et d’encens – afin de se protéger des mauvais esprits.

Les Balinais ne prennent jamais de vacances : quand ils ne travaillent pas, ils prient. Les enfants y sont considérés comme des Dieux jusqu’à l’âge de 7 ans. A Bali, la mort n’existe pas : lors de la crémation, l’âme du défunt quitte le corps et se réincarne. Toutes ces croyances nourrissent l’idée de l’existence des esprits qui seraient nombreux à hanter l’espace grisant de cette île enchanteresse.

Chaque année, un nombre toujours croissant d’étrangers s’y arrêtent pour n’en jamais repartir, inspirés par la spiritualité et l’art de vivre de Balinais au sourire désarmant.  Plus récemment, le film  Mange, Prie, Aime  semble avoir contribué à créer un véritable buzz sur la destination. Si le paradis a un nom, Bali semble mériter le titre avec une longueur d’avance.

Yogis et maîtres à penser

Profitant d’un long séjour et désireuse de parfaire mes connaissances en yoga, je décide de m’arrêter à Ubud, au centre de l’île, là où l’offre en la matière semble se décliner à l’infini. La ville est entourée de photogéniques rizières dessinées en étages par de véritables artisans du paysage. C’est sur ce décor au design à la fois graphique et poétique que s’ouvrent les salles de classes du studio The Yoga Barn. Situé tout près de la Monkey Forest de Ubud, l’endroit se veut discret. La seule signalisation confirmant qu’on est bel et bien arrivé à bon port apparaît tout au bout d’une petite allée où s’alignent les motocyclettes, le mode de déplacement de prédilection des Balinais autant que celui des touristes. J’adore la formule  drop-in qu’on y propose, très populaire par ici. Nul besoin de s’inscrire : on choisit l’heure et le cours qui nous convient parmi les 50 possibilités de la semaine. On paie à la pièce et on revient si on aime. The Yoga Barn semble être l’endroit branché de Ubud.  Sept jours sur sept, de sept heures le matin à sept heures le soir,  le studio de yoga situé à l’étage et ouvert sur des jardins de verdure est fréquenté par une clientèle jeune et en général déjà initiée. On y offre des sessions qui vont du Pranayama au Hata Yoga en passant par le Pranic Hatha Yoga, le Vinyasa Flow, le Forest Yoga, le Yin Yang Yoga et j’en passe. Les cours s’adressent à tous les niveaux et les coûts diffèrent que l’on soit touriste, expatrié vivant à Bali ou Balinais d’origine (contribution volontaire).  De façon générale, pour un peu moins de dix dollars, le compte y est. L’expérience de The Yoga Barn ne s’arrête pas là. Le soir, le lieu s’anime autour de films ou de conférences, de sessions de méditation, de cours de danse africaine ou d’éveil de la voix. Il n’y a pas à dire, il y en a ici pour tous les goûts.

À l’étage du bâtiment d’accueil, on propose aussi des traitements Ayurvedic. Un restaurant organique – Little K- offre des repas végétariens que l’on consomme en terrasse. Le lieu appelle au calme et aux plaisirs des sens.

Autres bienfaits pour le corps et l’esprit

Il serait réducteur de se limiter à ne parler que des bienfaits du yoga. À Ubud – qui signifie médecine – et à Penestanan  en particulier – qui signifie magie noire- , ils sont plusieurs à proposer des ateliers de Qi Gong, Tai chi, méditation et auto-guérison. – Attention toutefois aux charlatans! On s’informe et on prend des références – . Il y a bien sûr des incontournables dont Daniel Li Ox, né Taillefer, un Québécois expatrié en Asie depuis belle lurette. Installé au nord-ouest de Ubud, dans le quartier piéton de Penestanan surplombant les rizières, le maître a établi son quartier général dans un immeuble privatif typiquement balinais. Le rez de jardin sert de classe de cours où, tous les matins de la semaine, il propose des sessions de Qi-Gong, technique permettant de capter l’énergie, de se centrer et de s’affranchir des souffrances, de l’âme et du corps. Tous les jeudis, le thème de « l’énergie sexuelle comme outil de guérison » attire de nombreux adeptes.  L’attrait du sexe semble définitivement universel.

Daniel Li Ox a étudié avec les plus grands maîtres dont Mantak Chia en Thaïlande et le moine Taoiste Xuzhong en Chine. Chaque matin, dès 7h30, Li Ox partage une heure de techniques de méditation. À 9 heures, la classe se remplit à nouveau pour un cours d’une heure trente où l’on découvre le potentiel de l’énergie créatrice par des mouvements  énergiques – dont certains rappelleront le karaté – jumelés à des techniques bien précises de respiration. Pendant plusieurs jours, nous avons fréquenté le lieu, allant même jusqu’à nous lier d’amitié avec ce compatriote fort sympathique. Quand il ne donne pas ses formations « à la maison », Daniel Li Ox participe à des conférences internationales ou organise des workshops à l’étranger. En septembre, il partira pour la Chine, puis l’Italie, et sera au Pérou en décembre à titre de formateur lors d’un voyage spirituel au Machu Pichu.

À Bali, il adore travailler avec les enfants de la communauté à qui il enseigne des techniques de guérison qui en feront de grands aidants naturels. « Les enfants ont tellement d’ouverture. Leur innocence est leur plus grande qualité et celle-ci leur permet d’être de grands guérisseurs », concède l’homme généreux et versatile.  Dans ses temps libres, Daniel Li Ox  a mis au point une recette de kombucha, un breuvage savoureux aux propriétés à la fois thérapeutiques et énergisantes.  Fait de thé vert et de gingembre – et mis en marché sous le nom de Smile – son goût est divin et se rapproche du bonheur.

Intuitive Flow ou l’énergie vitale retrouvée

C’est aussi avec une Québécoise en exil installée dans le même quartier que j’ai eu la chance d’expérimenter un autre type d’enseignement. Linda Madani – née Grondin – est instructeur de yoga et guérisseur spirituel. Elle s’est installée à Bali il y a de cela 17 ans. Après avoir travaillé durant treize ans comme apprentie avec de grands shamans balinais et indiens, la voilà à la tête de son studio, sur la voie piétonne de Penestenan où elle accueille tous les matins une vingtaine d’adeptes. « Je travaille l’éveil de la conscience, par l’abandon.  Il y a bien sûr une partie yoga et alignement mais le travail se fait à partir du potentiel de chacun à devenir témoin et observateur des transferts d’énergie lors de pratiques d’asana, pranayama et méditation.  L’idée est d’arriver à se connecter à sa propre divinité peu importe sa religion ». La lumineuse Linda Madani excelle dans l’accompagnement aux personnes désireuses de se poser, de se centrer et de développer des capacités d’auto-guérison (healing).  Graduellement et durant les deux heures de la session, on s’abandonne lentement au son de la voix douce et envoûtante de la yogi, se laissant emporter dans un véritable voyage à travers le corps physique.  Méditation pour l’unification des chakras, mantras et chants hindous, font aussi partie des moyens utilisés pour arriver à un abandon complet, en totale ouverture avec sa propre essence et l’énergie cosmique du groupe. Passage obligé à Ubud!

Envie de bouger?

Pour les plus actifs, Bali recèle de possibilités de bouger. Pays de mer et de montagne, deux incontournables sont à inscrire au programme : la plongée et le trek. Sanur – au sud-est de l’île – possède un club francophone de plongée ou l’on peut faire sa certification de maître-plongeur en trois mois. Il faudra remonter vers Amed, à l’extrémité est de l’Ile, pour la plongée en apnée dans la mer de corail. Quant au trek, il se fait du côté des monts Agung (le volcan le plus haut et le plus sacré de Bali, 3 142m)et Batur (le plus facile pour la grimpe, 1717m) dans nord-est du pays et un peu partout au cœur de la jungle et des rizières. Plusieurs compagnies d’expéditions proposent des excursions matinales pour aller admirer le lever du soleil aux sommets des volcans.

Envie d’apprendre à cuisiner? Qu’à cela ne tienne, les écoles et les cours de cuisine pullulent. Il faut dire que la cuisine balinaise est goûteuse tout en étant d’une simplicité désarmante. J’ai mangé à Bali le meilleur riz qui soit. A voir le doigté, l’amour et la douceur mis dans la plantation des rizières, on comprend facilement pourquoi.

 

Jean de la Jungle

Français d’origine, Jean Voltz est le Crocodile Dundee de Bali. Depuis plus de quinze ans, il trace des parcours entre jungle et rizières. Il se plaît ainsi à faire découvrir un Bali 100% authentique, à l’écart du traditionnel  circuit touristique. Avec lui,  je suis allée à la rencontre des tailleurs de pierre de Sukawati. Dans des campements de fortune en bordure de rivière, sous une chaleur accablante et dans des conditions périlleuses, les tailleurs sculptent la falaise, extrayant et ciselant des pierres qui serviront aux fondations des nombreux temples de l’ile. Une fois les roches bien taillées, les femmes les transporteront sur leur tête, traversant la rivière et gravissant la colline en y empruntant des sentiers étroits et abrupts, tong aux pieds. Une fois à bon port, chaque pierre aura nécessité plusieurs heures de travail et rapportera la modique somme de 2$ la pierre.

Pour un moment inoubliable et  hors du temps, on fait un choix parmi plus de 15 treks : www.jeandelajungle.com

Liens utiles

Yoga

www.theyogabarn.com

www.intuitiveflow.com

www.wanderingdao.com

Cuisine

http://www.balifoods.com/

http://paon-bali.com/

Plongée

http://www.balidiveaction.com/

Où dormir?

Économique

Londo Bungalows (Ubud, Penestanan) : des villas traditionnelles – avec cuisine, patio et vue sur les rizières (30$ la nuit)

www.londobungalows.com

Swasti Eco Cottages (Ubud, Nyuhkuning) : des airs d’auberge de jeunesse pour ces cottages de charme recommandés par tous les guides de routard – au sud de la Monkey Forest. Cours de cuisine disponibles (50$ la nuit)

www.baliswasti.com

Charme

Alam Indah (Ubud Nyuhkuning) : coup de cœur Découvertes. Des airs de petit temple privatif  (60$ la nuit)

www.alamindahbali.com

Puri Lumbung Cottages (Munduk) : site bucolique en montagne, entre jungle et rizières. On a restauré quelques greniers à riz  pour en faire de l’hébergement haut de gamme. Cours de yoga disponibles (75$ la nuit)

www.purilumbung.com

Expérience

Waka (Gangga) : une quinzaine de luxueuses villas de type yourte, avec toit de chaume et fenestration plein pied, en bordure d’une mer agitée, idéal pour les surfeurs. Design signé Wayan Kari. (140$ la nuit)

www.wakagangga.com

Villa Mathis (Seminiak) : une belle histoire d’amour entre un Belge et une Polonaise se termine (ou débute) par la naissance de Mathis en 2004. La villa qui porte son nom est un pur ravissement tant pour l’accueil que le calme et la beauté des espaces de vie. Cours de cuisine disponibles (200$ la nuit)

www.villamathis.com

 

Publié le : 17 juin 2011 | Auteur: | Catégories : Carnets de voyage | Tags: , | 0 commentaire »

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